En ce mois de septembre 2025, la plaine du Sharon s’offre au regard comme un parchemin en perpétuelle réécriture. Coincée entre la Méditerranée à l’ouest et les premières ondulations de la Samarie à l’est, cette région d’Israël, autrefois entièrement agricole, s’imposent aujourd’hui comme l’une des zones les plus convoitées du pays.
Le Sharon, c’est un patchwork de localités aux identités multiples :
- Herzliya la sophistiquée, Ra’ananna l’américaine,
- Kfar Saba l’entrepreneure,
- Hadera l’ancienne industrielle qui se réinvente.
Outre les mochavim verdoyants qui résistent encore à l’urbanisation galopante, comme Bnei Zion, Basra, ou Beit Yehoshua. Entre ces pôles, les terres, les lotissements en devenir, les champs et les vergers se succèdent, formant une trame fascinante d’opportunités foncières.
Cap sur Givat Ada
À Givat Ada, à la lisière nord-est de la région, les grands espaces agricoles se vendent au prix de la promesse. 16 000 m² y sont proposés à l’achat pour qui sait attendre : le terrain, aujourd’hui dédié à la vigne ou au loisir, murmure déjà l’avenir. On parle de réaffectation, de plans directeurs en gestation. Ceux qui achètent ici n’achètent pas un usage, mais une possibilité. Le marché le sait : chaque dunam s’échange autour de 330 000 shekels. Le rêve est cher, mais le rêve est là.
Au cœur de Sharon, le pari modeste de Hadera
Plus au sud, dans les faubourgs de Hadera, des parcelles plus modestes, comme celle de Mul HaPardes, se présentent à des prix accessibles. 250 m² pour moins de 170 000 shekels. Ici, c’est une autre stratégie : mettre à jour la petite échelle, attendre les permis, bénéficier de la dynamique d’une ville qui s’ouvre à la technologie et au renouvellement urbain.
La tension urbaine Ra’ananna – Kfar Saba
Mais c’est entre Ra’ananna et Kfar Saba que le Sharon révèle toute sa tension. Là, aux abords de Gan Haim, un terrain agricole de 24 263 m² attend preneur. Il est vaste, bien situé, mais sa nature reste encore figée dans le droit agricole. Pourtant, à voir la croissance des lotissements tout proches, nul doute que cette frange urbaine soit en train de basculer. La demande y est forte, les plans municipaux changent, les promoteurs rongent.
Les perles résidentielles de Beit Yehoshua et Basra
Pour exemple, à Beit Yehoshua, un terrain de 500 m² avec une vieille maison promise à la démolition s’affiche à près de neuf millions de shekels. Ce n’est plus ici la spéculation agricole, mais la rareté du foncier constructible qui dicte sa loi. L’accès à la gare, la tranquillité semi-rurale et la proximité de Tel-Aviv créent une alchimie recherchée.
Même logique à Bassora, avec 800 m² proposés pour un prix similaire. Ici, la maison existe, mais elle attend un nouveau souffle. En l’occurrence, ces deux villages incarnent une tendance lourde du Sharon : celle de la re-densification douce, à l’intérieur même des espaces déjà construits.
Arsuf ou le pari du littoral
Plus audacieux encore, le pari d’Arsuf. Niché entre mer et falaise, ce petit territoire agricole propose 10 500 m² avec vue panoramique sur la Méditerranée. Et ce, pour un prix presque modeste au regard de son potentiel : 2,3 millions de shekels. L’usage agricole est encore là, mais chacun envoie que le vent tourne. Peut-on construire un jour face à la mer, dans un cadre aussi préservé ?
Le Sharon majestueux
Enfin, le Sharon sait aussi se faire majestueux. Dans un coin reculé, on trouve encore des domaines. Une ferme équestre sur 1,9 hectares, deux maisons à rénover, une vocation agrotouristique possible. Mais l’acheteur n’achète plus une terre, il acquiert une vision. Idem à Bnei Zion, où un domaine de 28 dunams s’élève discrètement, sans prix affiché, mais avec des promesses de prestige, de quiétude et de projets sur mesure.
Rendements locatifs et potentiel à 5 ans
Selon les dernières données de l’ Israel Land Authority et de Madlan (août 2025), les rendements locatifs dans la région varient entre 2,3 % (Herzliya Pituah, segment luxe) et 4,9 % (quartiers périphériques de Hadera). Les projets sur plan en cours de commercialisation, notamment à Kfar Saba (quartier Nord-Est) et Hod HaSharon (quartier Sharonim), affichent un prix moyen au mètre carré de 28 000 shekels. Avec une projection de plus-value estimée entre 15 % et 22 % d’ici 2030, sous réserve de stabilisation macro-économique.
Dans les zones agricoles à changement de zonage, le foncier brut reste attractif pour les investisseurs patients. En outre, certains experts évoquent un doublement potentiel sur 8 à 10 ans. En l’occurrence, dès approbation du potentiel des plans directeurs (TABA).
Voir aussi : Libération de terres en Israël pour 2025
Ainsi va le Sharon de septembre 2025 : fragmenté, évolutif, ambitieux. C’est une terre en mutation, un territoire d’interprétation, où chaque parcelle porte en elle le récit de ce qui vient. Pour l’investisseur avisé, c’est un poème foncier en train de s’écrire.