Après des années de bataille judiciaire, la Cour suprême israélienne avait donné début septembre son feu vert à la démolition du village bédouin de Khan al-Ahmar, village de tôle et de toile où vivent près de 200 Bédouins à l’est de Jérusalem, coincé entre deux implantations israéliennes.

Israël a demandé dimanche aux habitants du village bédouin illégal de Khan al-Ahmar en Cisjordanie de démolir eux-mêmes « toutes les structures du site » d’ici le 1er octobre.

Après des années de bataille judiciaire, et plusieurs propositions de relogement, la Cour suprême israélienne a donné début septembre son feu vert à la démolition de Khan al-Ahmar, ce hameau de 200 habitants construit illégalement et principalement constitué de logements et structures de fortune, insalubres, comme c’est généralement le cas des villages bédouins de la région.

« En application de la décision de la Cour suprême, les habitants de Khan al-Ahmar ont reçu dimanche l’ordre de détruire toutes les structures du site avant le 1er octobre », a précisé un communiqué du Cogat, l’organisme israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens.

L’Etat israélien s’est engagé à laisser les habitants du village démolir eux-mêmes leur hameau.

« Personne ne partira, il faudra nous expulser par la force », a affirmé Eid Abou Khamis, un porte-parole du village contacté par téléphone. Si Khan al-Ahmar est démoli, « ce sera uniquement par la force », a-t-il ajouté.

Plus tôt ce mois, le Parlement européen a adopté une résolution dénonçant fermement la décision israélienne de démolir le village bédouin, et a réclamé à l’Etat hébreu des compensations pour la destruction de ses structures.

Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a récemment fait savoir qu’il irait devant la cour internationale de justice en raison de la destruction prévue du village bédouin de Khan al-Ahmar en Cisjordanie.

L’Etat a fait savoir que les structures – principalement des tentes et des cabanes artisanales – ont été construites sans permis et qu’elles représentent une menace pour les résidents du village à cause de leur proximité avec une autoroute.

Mais les villageois – qui sont installés sur le site depuis les années 1950, alors qu’il était encore sous le contrôle de la Cisjordanie, après que l’Etat les a évincés de leurs habitations du Negev – disent n’avoir pas eu d’autre alternative que de construire sans autorisation israélienne, de tels permis n’étant presque jamais accordés aux Palestiniens désireux de construire dans certaines parties de la Cisjordanie où Israël a le pouvoir de décision concernant les affaires civiles.